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The Diary
3 octobre 2005

Les sirènes (mythes)

                  

La première trace écrite de ces créatures des mers se trouve dans l'odyssée du poète grec Homère, dans l'épopée mythique d'Ulysse, il y a près de 3000 ans.

" Il vous faudra d'abord passer près des sirènes. Elles charment tous les mortels qui les approchent. Mais bien fou qui relâche pour entendre leurs chants ! Jamais en son logis, sa femme et ses enfants ne fêtent son retour : car, de leurs fraîches voix, les sirènes le charment, et le pré, leur séjour est bordé d'un rivage tout blanchi d'ossements et de débris humains, dont les chairs se corrompent. ". Homère

Tous les liens mentionnés par Homère existent dans la réalité et peuvent être identifiés à la lecture de ses œuvres. Ainsi selon l'Odyssée, L'île des sirènes se trouve à l'Ouest, tout près de la terre de Circée. Hésiode qui vécut peu après Homère, désigne ce lieu par un nom : L'Italie. Le géographe Strabon et le poète Virgile suivent ce raisonnement : Scylla et Charybde se trouvant dans le détroit de Messine, ils recherchent Circée et les sirènes plus au nord, le long de la côte tyrrhénienne. Là ils découvrent, juste en face de Sorrente, 3 rochers nus : les Iles des Sirènes. Quoi qu'il en soit, le pré fleuri et le rivage couvert d'ossements sont situés, par la mythologie grecque, dans un lointain Occident, au-delà du soleil couchant, près du séjour des morts. Les sirènes vivent au bord de la mer qui, de tout temps, fut le symbole des enfers. Leurs chants résonnent comme une mélodie de l'au-delà, irrésistible mais fatal.

Ulysse ne fut pas le seul à avoir survécu à la rencontre des sirènes. Les argonautes y ont été confrontés à leur tour pendant leur quête de la Toison d'or. Ils ont réussi à triompher grâce à Orphée : la délicieuse musique de sa cithare couvrit leurs voix et retint l'équipage. De chagrin les sirènes se jetèrent à la mer.

Sophocle, poète tragique, désigne les sirènes comme les filles de Phorkys, au même titre que les Gorgones. Apollonios voit dans l'Achéloos, le dieu fleuve, leur père et dans la muse Terpsichore, leur mère. On raconte également que les sirènes naquirent du sang qui jaillit sur le sol lorsqu' Achéloos perdit une corne au cours du combat qu'il livra contre Héraclès. Au fur et a mesure que s'enrichit la légende, s'estompent les traits démoniaques des sirènes. Elles deviennent les compagnes de Perséphone, fille de Zeus et de Démeter. Mais comme elles ne peuvent empêcher Hadès de l'enlever pour l'emmener aux Enfers, Déméter furieuse, les punit en les transformant en femmes oiseaux. Par contre chez le poète Ovide, ce sont les sirènes elles-mêmes qui réclament des ailes pour partir à la recherche de Perséphone. Il ne reste donc plus grand-chose des monstres aux allures de vampires mentionnés dans l'Odyssée. Leur nom devient un lieu commun lié à l'envoûtement provoqué par la musique et la poésie.

Nous savons déjà, depuis l'Odyssée, que les sirènes vivent près de la mer et que leur magie réside dans leur chant et non dans leur corps. Leur forme n'a que peu d'importance. Ceux qui en font néanmoins mention parlent de femmes avec des attributs d'oiseaux. Longtemps cette image est demeurée intangible. Vers le VIIIe siècle, un ouvrage sur les monstres, attribué au moine anglais Aldhelm de Malmesbury, en propose une nouvelle version. Une tête humaine avec une queue de poisson n'est pas un phénomène nouveau. Les Babyloniens connaissaient déjà des dieux dont le haut du corps était celui d'un homme et le bas, celui d'un poisson. Le moine affirme de plus, qu'elles séduisent les marins par la beauté de leur corps, mettant pour la première fois l'accent sur l'aspect visuel de la séduction. Elles n'envoûtent pas que par leur chant, elles sont aussi de jolies femmes. 

                                 

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