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The Diary
18 octobre 2005

Henry Désiré Landru

imagesLa découverte fortuite que deux femmes avaient disparu à la suite d'un séjour dans la ville de Gambais, mit la police sur la piste de leur mystérieux séducteur, d'âge mûr et aux identités multiples. Ce portrait imprécis était, en fait, celui de Henri Désiré Landru.

Pour subvenir aux besoins de sa famille, Henri Landru, à partir de 1915, se faisant passer pour un homme veuf, esseulé et disposant d'une certaine aisance, entreprit de séduire des femmes seules et riches. Simulant une prospérité qui n'était que de façade, il leur faisait miroiter le mariage et, à cette fin, les invitait à séjourner brièvement dans une villa isolée qu'il louait à Gambais (Seine-et-Oise, actuel département des Yvelines).

À force d'éloquence, il parvenait à faire signer à ses victimes une procuration, lui permettant ensuite de faire main-basse sur leurs comptes bancaires. Il ne lui restait plus qu'à étrangler ces dames imprudentes, puis à faire disparaître les corps en les brûlant dans le fourneau de la villa. Bien qu'étant assez isolée, la maison était suffisamment proche des autres habitations pour attirer à plusieurs reprises l'attention du voisinage, intrigué par certaines odeurs pestilentielles s'échappant de la cheminée à des périodes où le chauffage intensif n'était pas indispensable. Toutefois, comme Henri Landru était assez discret dans l'accomplissement de ses crimes, ces faits restèrent dans l'ombre tant que n'éclata pas l'affaire.

À la suite de plaintes concordantes émanant de proches des disparues, il fut toutefois arrêté, le 12 avril 1919, pour ce qui semblait à première vue une banale affaire d'escroquerie et d'abus de confiance. Devant l'accumulation d'indices concordants, il ne tarda pas toutefois à être accusé de l'assassinat de dix femmes et d'un petit garçon qui accompagnait l'une des victimes.

Le procès

Le procès, qui passionna les contemporains, s'ouvrit le 7 novembre 1921 devant la cour d'assises de la Seine-et-Oise siégeant à Versailles.

Henri Landru nia jusqu'au bout être l'auteur de ces crimes, concédant toutefois avoir volé et escroqué ses supposées victimes. Il fit preuve à diverses reprises d'une éloquence souvent provocante devant la cour, allant par exemple jusqu'à s'exclamer : « Montrez-moi les cadavres ! ». La cuisinière dans laquelle il avait fait brûler ses victimes fut même transportée dans la salle d'audience, tandis que des fouilles méticuleuses dans le jardin de la maison de Gambais mettaient au jour des fragments d'ossements humains mal consumés et plusieurs dents.

Bien que les preuves matérielles aient été assez « maigres », la conviction des jurés fut certainement influencée par la vue d'un carnet appartenant à l'accusé, sur lequel il avait méticuleusement noté de sa main les frais de voyage de chacune des personnes disparues, mais où aucune ligne ne laissait prévoir l'existence de voyages de retour, ce pour quoi il ne trouva aucune explication convaincante.

Son avocat, Maître de Moro-Giafferi, défendit avec acharnement son client mais, face à une série de témoignages accablants et un faisceau de présomptions convaincantes, ne put lui éviter d'être condamné à mort le 30 novembre 1921.

Le recours en grâce déposé devant Alexandre Millerand, président de la République, fut rejeté le 24 février 1922, entraînant l'exécution publique de la sentence le lendemain à l'aube 25 février 1922, dans la cour de la prison de Versailles, où avaient été dressés l'échafaud et la guillotine [...]

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